Neomag #46 : La digitalisation comme levier d'amélioration de la performance

Dans un contexte économique, géopolitique et concurrentiel toujours plus difficile, les entreprises doivent sans cesse faire preuve d’imagination pour optimiser leurs coûts et leurs délais, en préservant la qualité.

- Publié le 14/06/2022

Afin de répondre à ces challenges, Resultance les accompagne dans leur transition digitale et dans l’excellence opérationnelle. Nicolas Urbain, Partner et Directeur du Pôle Construction chez Resultance, répond aux questions du magazine Neomag.

Nous remarquons l’émergence de nombreuses innovations de procédés dans la construction, et néanmoins des pratiques de gestion ou d’organisation qui restent parfois plutôt « anciennes ». Quelle en est la source ?
Si le secteur est très performant sur des innovations conceptuelles et techniques, les entreprises sont souvent désarmées face aux sujets d’optimisation organisationnelle. Moins perceptibles dans un 1er temps, l’optimisation, notamment sur des tâches administratives, peut avoir des répercussions directes sur les marges et la compétitivité des entreprises. C’est au croisement de ces divers enjeux qu’intervient le lean.

En quoi Resultance apporte une réponse concrète pour remédier au durcissement des conditions dans le secteur de la construction ?
Grâce à notre expérience dans le secteur, nous avons développé une offre de service s’appuyant sur des méthodologies éprouvées, s’articulant autour de 2 leviers principaux : la digitalisation des processus administratifs par l’intermédiaire d’une solution intégrée adaptée aux spécificités du secteur et l’amélioration des marges à terminaison par des méthodologies performantes de pilotage de la main-d’oeuvre et des sous-traitants.

Comment une entreprise qui souhaite se digitaliser pour apporter des réponses à ses difficultés, peut-elle envisager sa transition, voire sa transformation ?
Si le fait de se digitaliser n’est aujourd’hui plus une option pour les entreprises, la criticité réside dans le choix de l’approche pour la digitalisation. Il ne s’agit pas seulement de reproduire le mode de fonctionnement actuel dans de nouveaux outils. L’entreprise doit saisir cette opportunité pour réidentifier les besoins métiers, décider les processus à transformer en priorité et sélectionner les outils adéquats. Resultance s’appuie sur une expérience et une connaissance du secteur qui remonte à la création du cabinet il y a 20 ans. Nous avons ainsi suivi les évolutions technologiques et aujourd’hui, nous sommes en mesure de proposer un accompagnement sur l’ensemble de la chaîne de valeur pour les PME. Pour cela, nous nous appuyons sur la solution Odoo, que nous avons adaptée afin de répondre à l’ensemble des besoins des métiers du bâtiment, qui sont demandeurs de solutions agiles, simples à implémenter avec une maintenance et une remise à niveau régulières.

Il est parfois difficile pour les entreprises de sauter le pas de la digitalisation par manque de connaissances sur le sujet ou scepticisme. Avez-vous à ce jour pu observer des initiatives à succès auprès de vos clients ?
Nous avons pu observer quelques beaux succès notamment avec Entrapaulus où nous avons développé conjointement avec leur département IT une application permettant de digitaliser les pointages sur chantier. Les résultats ont été plus que satisfaisants. Les conducteurs de travaux ont vu leur charge administrative baisser de 4h/sem et le personnel administratif a été déchargé d’un équivalent de 5h/jour. La digitalisation des bons de livraison constitue également un autre exemple de digitalisation réussie. Le gain représente environ 2 min par bon de livraison soit environ 7h/semaine pour une PME. Ce gain de temps a été mis à profit pour supporter les conducteurs de travaux dans l’exécution de tâches administratives techniques, comme les demandes d’autorisation auprès des organismes publics. Cette initiative est l’exemple-type de la transformation d’une tâche à faible valeur ajoutée en une tâche à forte valeur ajoutée. Avec un autre acteur majeur du secteur, nous avons également travaillé ensemble sur le déploiement d’un web-shop, sur lequel les chantiers peuvent commander le matériel nécessaire et se faire livrer sur chantier, évitant aux ouvriers de devoir quitter le chantier et basculer en temps non-productif. L’effet collatéral est l’optimisation des trajets de logistique et une réduction des coûts de transport.

Au sujet de l’amélioration des marges à terminaison, comment vous positionnez-vous concrètement sur ce levier afin d’atteindre des résultats ?
Prenons comme exemple la main-d’oeuvre qui représente un poste de frais très important, notamment dans le gros-oeuvre. La mise en place d’un suivi rigoureux des heures de main-d’oeuvre permet de gagner de la visibilité sur ce poste et de mieux maîtriser les coûts. Un objectif d’heures est défini pour chaque position du chantier et comparé avec les
heures réellement prestées régulièrement afin de détecter les dérives et de prendre des actions correctrices. C’est le principe même de l’amélioration continue. Il a permis de constater chez nos clients un gain allant jusqu’à 5% sur le nombre d’heures prestées.

Il semble en effet plus facile de gérer la main-d’oeuvre interne, qu’en est-il de la sous-traitance ?
Le bâtiment subit depuis des années la pression des délais de livraison. On considère que 8 chantiers sur 10 sont livrés en retard. Moyennant la méthodologie du Last Planner System ©, nous habilitons les entreprises à mettre sous contrôle les délais de réalisation, les coûts liés aux installations et frais de chantier, qui peuvent à leur tour impacter fortement la rentabilité et par conséquent la marge. Cela peut représenter plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’euros tous les mois.